Tu auras le choix...
Je suis en train de mourir. Là, petit à petit, devant tes yeux.
Tu auras le choix, détourner le regard. Faire comme si tu ne m'avais pas vu, ni entendu. Lorsque tu m'entendra pleurer, tu coupera court à la discussion. Lorsque tu me verras m'isoler en panique, tu tourneras les talons.
Tu auras le choix, continuer ta vie. Parce qu'au fond, on est tous un peu égoïste. Que chacun a ses soucis et qu'il n'y a pas de raison de s'attarder sur quelqu'un qui ne veut pas aller mieux. Parce que ta vie vaut plus que la mienne sans aucune doute.
Tu auras le choix, prendre peur. Parce que le problème est trop énorme. Parce que je met du temps à aller mieux et surtout, je ne t'apporte rien. Parce que m'écouter est dur et pénible et rien ne t'oblige à entendre de telles horreurs.
Tu auras le choix, faire comme si de rien n'était. Lorsque tu me verras aller mal, tu continueras ta vie en faisant comme si j'allais bien. Parce qu'au fond, tu n'as rien à voir là dedans et ce n'est pas vraiment ton problème.
Tu voudras aider. Puis le temps va passer, tu te rendras compte que je reste bloquée dans mon passé et que toi, tu as envie d'avancer. C'est normal, c'est la vie. Au fond, m'entendre radoter toujours la même chose n'est pas intéressant et puis de toute façon, je n'en fais toujours qu'à ma tête. Ma confiance est limitée voir inexistante. A chaque pas que tu feras en avant pour m'aider, je reculerais, guidée par la peur. Se faire aider, c'est donner des armes. Donner sa confiance, c'est attendre la trahison. Et lorsque tout te semblera normal, ma tête tournera plus vite que le reste et aura déjà inventé de nouveaux cauchemars incompréhensible. Il faudra alors continuer à m'écouter et me soutenir, ou alors, faire un autre choix.