Les soins intensifs

Al'Khan ne vous avait pas encore informé, mais elle a fait un séjour aux soins intensifs le 5 août. Et de cette épreuve, elle ne se souvient que du positif. 

Elle essaie d'oublier les raisons qui l'ont amenée là-bas. L'agression qu'elle a subit de la part de son père, la peur, l'impression de déjà vécu, la peur encore, la terreur même, puis la mort. 

Elle a pris tous les cachets qu'elle avait à sa disposition pour mettre fin à cette terreur. Dans sa tête, il n'y avait que deux solutions, soit prendre ces cachets et mourir soit se laisser tuer encore une fois. Elle a préféré mourir en gardant le contrôle. 

Ce qui l'a conduite aux soins intensifs en passant par l'ambulance et les urgences. Elle ne garde que peu de souvenir de l'ambulance et aucun souvenir des urgences. Elle se souvient juste d'avoir entendu sa mère à sa droite alors qu'elle était dans ce lit, branché à toutes ces machines. Puis le lendemain matin, à moitié comateuse, lorsque les infirmières faisaient les transmissions, disant qu'à trente minutes près, elle ne se serait pas réveillée. 
Puis le téléphone à sa mère, alors qu'il n'est même pas six heures pour lui dire qu'elle est réveillée et qu'elle est vivante. Le soulagement et la joie de cette dernière. 

Puis quatre jours hors du temps. Quatre jours de bienveillance. Jamais elle n'avait ressenti cela. Une personne pour s'occuper d'elle à temps plein, mais surtout pour l'écouter, lui parler avec amour et cette impression d'être entourée. On l'a mise dans une chambre seule dès que possible pour être le moins dérangé possible. On s'occupait de ses cheveux. On lui demandait comment elle allait… 

C'est une expérience effroyable et magique en même temps et Al'Khan a décidé de se souvenir de ce côté magique. On vous passera les tâches de sang, les hématomes énormes car elle a arraché des perf' plusieurs fois, la panique, les machines qui bip-bip tout le temps, … 

A sa sortie de là, pour aller en hôpital psychiatrique en étant hospitalisée sous contrainte, elle a écrit une lettre pour remercier les trois infirmières s'étant occupée d'elle. 

Encore maintenant, si elle doit penser à un lieu sécurisant, elle pense à son séjour aux soins intensifs…