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Ce mot inavouable.
Viol. Un mot qui l'effraie. Un mot qui ne peut pas dire ce qui a été ressenti. Un mot tellement vide de sens.
Avant tout cela, elle ne pensait à ce mot "que" comme un acte qui n'était pas voulu sans même imaginer les conséquences.
Viol. Coupure entre le avant et le après. Plus rien ne sera jamais pareil. La perte de soi. Effleurer la mort. N'être rien. Juste un bout de viande rempli de douleur et de peur. Cet acte marque une séparation entre deux vies. Cette agression change la vie en mort. Ce qu'il reste n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était.
Viol. Ou la peur à jamais. Elle a découvert ce que l'homme est capable de faire. Elle a découvert le mauvais de chaque personne et depuis ce jour elle n'est plus capable de voir le bon comme c'était avant. Chaque personne est capable du pire, que ce soit dans l'acte, ou dans la non réaction lorsqu'on se doute que quelque chose se passe. A jamais elle verra ce que l'humain peut faire de pire.
Viol. Ou une douleur immense. Mentalement. N'être plus rien. Elle ne se voit plus au même niveau que les autres. Ce qu'elle a vécu, subi, sera marqué à jamais dans sa tête. Ne pas avoir su réagir, avoir fait ce qu'il ne fallait pas, être coupable de son malheur.
Elle ne se fera plus jamais confiance. Ses choix et ses actes seront toujours les mauvais. Elle aura beau faire au mieux, cette douleur de ne pas faire le bon choix sera toujours là.
Viol. Ou une douleur immense. Physique. Mourir de l'intérieur.
Elle le sent encore des années après et la douleur est toujours pareille.
Viol. La deuxième vie qui commence. Elle doit tout reconstruire. Plus rien n'est acquis. Ce en quoi elle croyait, en quoi elle avait confiance est détruit. Il ne reste plus qu'un champ de bataille où la mort rôde. Il faut vivre avec une nouvelle donne, changer de repères, essayer de se reconstruire différemment.
Viol. Ou la honte ultime. Elle ne peut plus se regarder dans un miroir. Elle a l'impression que ce qui s'est passé est ce qui la défini dorénavant.
Viol. Être seule à ressentir tout cela. Il lui a tout pris. Son âme et son corps. Il a puisé dans son énergie avec tellement de conviction qu'elle en ressort vide. Comme un mort vivant qui avance sans s'en rendre compte. Tandis qu'elle meurt petit à petit, Lui n'en ressent aucune douleur. Elle est la seule à mourir de mal.
Viol. Au revoir la confiance en soi et dans les autres. Plus jamais elle ne pourra donner sa confiance tout comme plus jamais elle ne pourra se faire confiance. Elle était peut être naïve, mais c'est devenu tout l'inverse. Donner sa confiance est le meilleur moyen pour souffrir. Elle ne donnera plus sa confiance comme avant, et surtout, elle ne se fera plus confiance.
Viol. Ou la fin de sa jeunesse. Aucun moyen de revenir en arrière. Alors qu'elle avait confiance en la vie, dans le monde entier, ce n'est plus le cas. Elle ne voit plus la vie en rose. Éjectée en un clin d'oeil de son monde de bisounours, elle regarde maintenant la réalité en face. Et elle n'était pas prête à le faire.
Viol. Ou la remise en question de toutes les années vécues avant cela. Et aucun espoir pour l'avenir.
Viol. Ou la mort.
Viol. Ou la naissance d'une nouvelle personne qui n'aurait jamais dû exister.
Viol.
Ce mot qui symbolise bien plus que l'acte. Cet abus représente bien plus que quelques minutes de douleurs, ça représente une vie de perdu et une nouvelle à créer alors que l'envie, la foi et la force ont disparus.
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