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Trouver des compromis.
Trouver des compromis.
En ce moment c'est ce que Al'Khan passe son temps à faire. Trouver des compromis avec elle-même pour mieux vivre. Notamment le soir, encore que le reste de la journée est également un moment de discussion.
Comme elle a fait remarquer à une amie aujourd'hui, elle a l'impression de vivre en colocation dans sa tête et qu'elle doit y faire cohabiter tout le monde... Et que bien sur, chaqu'un veut quelque chose de complètement différent des autres.
Pas facile de faire des compromis dans ces conditions. Al'Khan se dit qu'elle ne doit pas être la seule dans ce cas. Peut-être même que chaque personnes vit ainsi, en faisant des concessions aux uns et autres autres. Il faut dire que cela ne fait pas si longtemps qu'elle se rend compte de tout cela, du fonctionnement de sa tête. Mais à force de chercher à comprendre et bien elle trouve des bouts d'explications...
Pour vous décrire des moments simple de sa vie qui laissent place à une intense conversation...
Lorsqu'elle se réveille, comme toute personne (et d'autant plus lorsqu'elle est en vacance et ne fait que ce qu'elle apprécie), il faut se lever pour aller passer du temps en faisant quelque chose. A ce moment là, quelqu'un de normal se lève et va vivre sa vie.
Al'Khan elle, se retrouve confronté face à un problème plus gros qu'elle. Il se trouve que dans sa tête, deux "moi" se retrouvent à ne pas être d'accord.
Une partie ne veut pas sortir, semblant dire qu'elle a peur et qu'il est inenvisageable de risquer sa vie au dehors. Qu'elle est bien mieux seule et dans une pièce rassurante. Non, elle ne sortira pas.
Et une autre partie, au contraire, veut sortir et profiter de la vie. Rien à faire, son seul objectif est de vivre et se faire plaisir. De ce fait, et pendant longtemps, le moyen qu'elle avait était de rabaisser la partie qui a peur. Lui disant qu'elle était ridicule, que c'était des idées débiles et qu'avoir peur de tout ne faisait pas avancer dans la vie.
Bref, autant vous dire que lorsqu'elle arrive à des "conversations" ainsi avec elle même, elle finit par sortir mais la journée est dur. Elle sursaute au moindre bruit et ne pense qu'à une chose : rentrer se terrer dans un endroit tranquille ! Sauf qu'elle ne le fera pas car elle a peur des autres dans sa tête...
Depuis peu, sa dernière visite avec sa psy d'ailleurs, elle a décidé de faire un compromis. Déjà, elle est plus indulgente avec elle même. Il est normal qu'elle aie peur. Certes elle ne risque rien, mais qui n'aurait pas peur dans son cas ? Bref, inutile de se moquer d'elle, cela ne sert à rien.
Par contre, elle a trouvé une solution qui semble fonctionner, elle a décidé de couper la poire en deux. Non elle ne peut pas rester cachée dans sa chambre mais parfois elle a besoin de calme.
Alors elle sort, elle se décide à satisfaire la partie d'elle qui lui dit de vivre et profiter. Par contre, elle "s'oblige" à faire des pauses. A revenir au calme par moment, que ce soit physiquement (en retournant dans un lieu tranquille et rassurant) ou mentalement (en prenant deux minutes de paix à revoir son endroit rassurant). Ainsi, elle peut rassurer la partie d'elle qui a peur. Il y aura des moments de pauses pour respirer et reprendre ses esprits. Et en cas de moments d'angoisses, pareille, elle ne se moque plus d'elle même, elle admet qu'elle a peur et se retire au calme.
Ridicule ? Probablement lorsque c'est dit ainsi. Mais cela semble fonctionner. Elle réussit ainsi à contenter tout le monde et peut donc à peu près passer ses journées tranquillement.
Le problème principale, comme toujours, est le soir. Lorsque la nuit tombe, plus aucun compromis n'existe.
Il y a une partie d'elle, une grande partie d'ailleurs, qui a peur. Ne veut pas dormir. Reste aux aguets. Sursaute au moindre bruit. Et "meurt de trouille" littéralement. Celle-ci ne cherche qu'une chose : être rassurée et consolée aussi.
Sauf qu'il a une partie qui lui dit que ce n'est rien de grave. Qu'elle exagère et qu'elle est ridicule. Ce qui se passe n'est rien, il faut "laisser couler".
Dans ce beau petit monde il y a bien sur celle qui rationalise. Elle ne risque rien puisqu'elle est ici et maintenant. Sauf que celle là, on ne l'écoute absolument pas. Elle parle dans le vide puisqu'elle n'a aucun moyen de mettre ses arguments en avant.
Et une autre partie, qui semble avoir tout le pouvoir, c'est une partie d'elle qui se moque ouvertement d'elle et qui lui dit de se taire. Se taire parce que ce n'est rien. Elle n'a qu'à se débrouiller seule parce qu'elle ne mérite pas d'avoir de l'aide. Elle a cherché ce qu'elle subit alors elle n'a qu'à se taire. Surtout se taire, tout cela ne doit pas être dit. Il faut se taire et attendre que cela passe.
Et forcément, c'est ce dernier qui a raison. Ou en tout cas, personne ne trouve des arguments pour lui dire qu'il a tord...
Alors les autres abdiques. Al'Khan aura peur chaque soir lorsque le soleil descend mais au lieu de dire qu'elle a peur, elle attendra. Au lieu d'aller chercher de l'aide et être rassurée, elle se taira, puisqu'il est interdit d'en parler.
Et à ce moment là, impossible de trouver un compromis. Impossible de chercher à discuter de cela, il faut faire ainsi et c'est tout.
Al'Khan a une marge de manœuvre la journée. Elle peut chercher des solutions qui conviennent à tout le monde. Mais le soir, c'est une autre histoire, aucune discussion n'est possible. Elle se tait et laisse faire puisqu'elle n'a pas d'idée pour contenter tout le monde. Et puis, cette part d'elle qui prend le dessus ne semble même pas être ouverte à la discussion...
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