Trouver un thérapeute adapté... tout une histoire.
Trouver un professionnel... ça craint.
Sérieusement, comme si la vie était pas déjà assez compliquée, il a fallu que les professionnelles qu'elle aie voir soient... tout pourri, ou plutôt, pas adapté. C'est pas simple j'imagine, ni pour elle, ni pour la personne qui doit la prendre en charge, parce qu'il faut savoir la prendre, parler de choses qu'elle ne veut pas dire, ne pas la froisser, et elle en échange, doit s'ouvrir au moins un peu, parler, être courtoise, écouter, faire des efforts...
C'est probablement pas simple d'accorder deux personnes pour parler de ce qui ne va pas. Non pace que déjà, lorsque tout va bien, elle a de la peine à se sentir à l'aise suivant la personne, alors lorsqu'elle ne va pas bien, c'est d'autant plus compliqué.
En même temps, elle a eu de la chance. Oui, s'il y a bien une chose qui s'est bien passé dans cette histoire de fou, ça a été sa rencontre avec sa thérapeute actuelle.
Il faut dire que plus petite, genre lorsqu'elle avait une dizaine d'année, elle avait été voir un psychiatre, ou psychologue (elle ne se souvient plus vraiment), elle l'a vu deux fois puis n'y a plus jamais été. Une catastrophe, elle ne se souvient que du fauteuil sur lequel elle devait s'installer mal à l'aise ne sachant pas quoi dire.
Sauf que voilà, lorsqu'elle s'est souvenue, lorsque sa "deuxième vie" est apparue, elle a compris immédiatement que seule, elle n'allait pas s'en sortir. (déjà que accompagnée, elle n'est pas sure de s'en sortir). Alors, après son séjour en clinique (comment cela, elle n'en a pas parlé ? ça viendra peut-être) et son retour chez elle, elle s'est mise en quête d'un psychologue.
Seule critère important à ce moment là. Une femme.
Au final, tout s'est fait rapidement, sans mot dire à personne, elle a pris contact avec une association spécialisée "là dedans". Elle a écrit un mail, lorsqu'il a fallu expliquer pourquoi elle prenait contact avec eux, ça a été compliqué. Elle écrira juste que des souvenirs sont revenus, qu'elle ne sait pas gérer et a besoin d'aide.
Rapidement, elle reçoit une réponse et plus rapidement encore, un rendez-vous.
Si personne n'est jamais à l'aise pour aller chez le médecin et encore moins lorsque c'est la première fois, allez chez un thérapeute pour parler de "ça", autant dire qu'elle a failli rebrousser chemin un nombre de fois incalculable.
Sauf que ce jour là, seule chance de son aventure, elle se force à y aller. Elle pousse la porte, se fait toute petite, regarde partout en ayant peur et étant intimidée.
Puis elle se dit rapidement que s'il y a une chance dans sa vie, ce sera bien celle là. Elle est tombée sur une personne d'incroyable.
Bon, ce serait vous mentir que de dire que c'est une partie de plaisir, mais elle se sent en confiance, écoutée et crue.
Et ça, elle sait que c'est une chance inouïe.
Par contre, trouver un psychiatre, ça a été une autre histoire... Et c'est toujours en cours d'ailleurs. Pour le coup, elle a eu moins de chance. Bon, là elle en parle comme si ça ne l'avait pas trop déranger, sauf que sur le moment, elle était plutôt au fond du trou.
Bon, Al'Khan a donc quelques soucis à gérer sa prise de médicament, elle le sait et ne l'assume pas réellement par contre elle sait qu'elle veut y remedier. Elle décide donc (et aussi pour avoir une nouvelle ordonnance) de prendre rendez-vous chez une psychiatre. Bon, déjà là, faut pas faire la fine bouche sur les dates, parce que les délais sont plus ou moins long.
Aucun à priori, elle se rend à son rendez-vous.
Déjà et c'est une des choses qui l'a profondément choqué, c'est que si elle ne parle pas, alors on lui dit qu'elle cache des informations et qu'elle ne veut pas être aidée... Et si elle parle, on la regarde bizarrement en sous-entendant qu'elle ment et que "vous comprenez, une histoire pareille, c'est dur à croire."
A ce stade de son aventure, les sous-entendu de mensonge, elle s'en passerait bien. D'ailleurs, si elle avait le cran, elle aurait bien dit ce qu'elle pensait, mais non, elle n'en a pas et lorsqu'on lui dit cela, elle se sent honteuse et coupable et se tait.
Bref, ce premier entrevu avec un psychiatre s'est arrêté là, après qu'elle lui ait demandé si elle avait un cota de suicide à tenir ou si elle faisait juste exprès. C'est pour dire !
Sauf que voilà, elle VEUT vraiment se faire aider. Remarquez l'entêtement parce que franchement elle en a marre. Heureusement, elle voit sa psychologue qui elle, est vraiment top.
Deuxième tentative avec quelqu'un qu'on lui avait conseillé. Bon, elle y a déjà été deux fois. Elle se sent mal à l'aise, les sous-entendu la blessent, elle se sent comme une gamine qu'on sermone de ne pas avoir fait attention et qui est coupable de ses malheurs d'aujourd'hui. En gros, elle apprécie vraiment pas. Sauf que voilà, elle n'a plus le courage de retourner ailleurs, déjà, parce qu'elle se dit que c'est partout ainsi. Et que c'est probablement elle le problème puisqu'on lui reproche toujours la même chose. Et puis, elle veut un psychiatre uniquement pour gérer les médicaments, pour le reste, c'est non.
Alors elle va y retourner, mais le moins possible, et elle espère le moins longtemps possible. C'est un calvaire d'avoir l'impression d'être jugée et qu'on lui sous-entende qu'elle a eu tord. Non parce que pour tout dire, elle n'a pas besoin d'aller voir un psy pour savoir qu'elle a merdé.
Et puis à nouveau cette impression pénible.
Si elle ne parle pas, alors elle ne veut pas se faire aider.
Si elle parle, alors on ne la croit pas.
On peut avoir fait des tas d'étude si on a pas un brin d'humanité, merci bien...
C'est pas simple à vivre. Elle tenait à vous en parler ce soir, parce qu'elle sait qu'elle n'est pas la seule dans son cas. ça ne changera rien qu'elle le dise, mais bon, au moins elle le dit, parce que c'est pénible. Elle insiste cependant, elle est heureuse d'avoir une psychologue sur qui elle peut compter et qu'elle a "trouvé" du premier coup.
Sauf que voilà, elle sait qu'elle a un problème, elle veut le résoudre, elle cherche à le résoudre, mais elle tombe sur des obstacles qui, à son sens, n'ont pas lieu d'être.
Si à chaque fois qu'elle parle, on ne la croit pas, elle va finir par se taire.
Si on sous entend à chaque fois qu'elle ne parle pas, qu'elle ne fait aucun effort, elle ne va pas s'ouvrir.
Et il faut avoir fait de longues études pour comprendre cela ? Plus que des études, c'est un brin d'humanité qu'il leur faudrait...
Et bon, elle ne vous parle que de ses déboires avec les psychiatres aujourd'hui...
Elle continuera à fréquenter celle qu'elle a actuellement, parce qu'elle sait que sinon elle n'ira plus consulter. Mais pourtant, elle préférerait trouver quelqu'un en qui elle se sent un temps sois peut à l'aise.
Enfin bon, elle finira par conclure cela :
Quand on trouve quelqu'un avec qui le courant passe, alors c'est un moyen incroyable d'avancer. (Elle ne serait plus là sans sa psy, c'est une certitude).
Et probablement qu'il y a forcément quelqu'un d'adapté à chaque personne, suffit de le trouver. Mais c'est long, c'est chiant, c'est pénible... pour dire, elle, c'est surtout un sentiment de honte et de culpabilité qu'elle traine vis-à-vis de ces "échecs" mais elle va tenter ainsi et si ça se passe vraiment mal, alors elle arrêtera d'y aller et regardera pour aller ailleurs, en espérant que ça ne fera pas plus de dégâts qu'autre chose.
En attendant, je souhaite à tous ceux qui en ont besoin de trouver quelqu'un qui leur est adapté.