Conclusion de la journée : ko.

C'est le coeur lourd et le moral dans les chaussettes que la journée se termine.

Mauvaise journée ou juste pas telle qu'elle l'attendait ? Un peu des deux probablement. Grosse journée au niveau thérapie puisque elle avait deux rendez-vous pour sa thérapie. Psy' et EMDR. Bon, et bien il n'y en a pas eu un qui a rattrapé l'autre. Une impression d'inutilité, de temps perdu, d'argent jeter par la fenêtre et une bonne migraine de gagné pour demain.

C'est rageant, ça l'énerve à un stade incroyable puisqu'elle se donne de la peine pour faire ce qu'elle peut mais que souvent ça ne porte pas ses fruits.
Non mais vraiment, qui y croit... Bref, elle se dit qu'il faut reculer pour mieux sauter, mais elle n'y croit pas vraiment. Elle voit juste sa descente aux enfers qui continue petit à petit. Avec un petit arrière gout de "tout le monde le voit, mais personne ne sait l'aider". Oui bon, on lui dira qu'il faut faire des efforts (insinuant qu'elle n'en fait pas ?!?), qu'elle doit s'aider soi même (ouais ben ça devient compliquer là), qu'il faut se donner du temps (oui ben une année c'est long lorsque ça ne va pas), qu'elle ne voit pas la situation avec du recule (tout à fait, faut dire qu'elle est en plein dedans), bref. Pleins de belles explications toutes plus réalistes les une que les autres mais ça ne l'aide pas.

En fait, à chaque séance, elle a l'impression de voir les problèmes qu'il y a à résoudre mais que les solutions, ça, elle les cherche encore.
Allez, pour le plaisir, aujourd'hui elle s'est rendue compte que tant qu'elle ne serait pas fichue de donner sa confiance, totale, aux personnes qui veulent l'aider et bien sa "guérison" en sera compromise.

BLABLABLABLALBA.

Bref. ça l'énerve. Parce que OUI, elle ne sait pas faire confiance totalement. Parce que OUI elle le sait bien. Mais que SURTOUT, elle ne sait pas comment faire pour y arriver.
"Mais tu ne risques rien avec moi, tu sais bien que je ne suis pas Lui." BLABLABLA. Bien sur qu'elle le sait rationnellement mais ça ne change rien. Et pis en fait, intellectuellement, elle se dit que même si personne n'est lui, et bien elle a bien raison de ne pas donner toute sa confiance. Parce qu'elle lui a fait confiance et elle voit bien où elle en est.

Oui mais tant que tu ne feras pas confiance alors...

BREF. Le beau cercle vicieux. Tant que tu ne feras pas confiance alors tu ne pourras pas aussi bien avancer. Mais tant que tu n'avanceras pas en voyant que tu ne risques rien et bien tu ne feras pas confiance.

Sérieusement quoi... Elle s'en rend bien compte de cela, mais qu'est-ce qu'elle y peut finalement...

Sauf que forcément, elle a pas l'impression d'y pouvoir grand chose, mais ça lui pose problème. Et paradoxalement, c'est parce qu'elle fait confiance à certaines personnes (mais pas totalement hein, faut toujours se préparer au moment où elle va tout se prendre dans la figure) que du coup elle a d'énorme crise de panique sur ce qui va se passer "ensuite".
Ensuite quoi ? Bonne question, pas sur qu'elle sache réellement répondre. Ensuite... Et bien, si elle ne fait pas ce qu'il faut comme il faut. Si elle les déçoit. Si elle n'est pas à la hauteur. Si... et si... et si... Pleins de si. Et toujours des conséquences.
Elle n'arrive pas à se dire qu'elle ne risque rien. Pour elle, il y aura toujours une conséquence et ça ne vaut jamais le coup. Les punitions, elle n'en parlera pas, mais ça ne vaut jamais le coup, assurément.

Du temps. Il faudra du temps se dit-elle. Pour s'assurer qu'elle ne risque rien, plus jamais. Pourtant, plus le temps passe, plus elle se dit que ça ne change rien, bien au contraire. La peur est tellement présente qu'elle s'en rend malade. Sa seule envie alors, pour ne plus supporter cette angoisse, de décevoir, de craindre pour sa vie, c'est de couper les ponts, ne plus s'approcher de cette personne.
Si elle ne voit plus personne, alors elle ne risque plus rien non ?
Un peu radical comme solution, elle le sait mais est tout de même tentée. Alors elle fait en sorte de ne pas faire cela, elle sait que seule elle s'en sortira encore moins. Mais parfois, souvent, elle a envie de craquer.

Bon. C'est pas aujourd'hui qu'elle aura l'impression d'avoir fait un pas en avant. Bien au contraire. Mais demain elle se relèvera en se disant qu'il faut avancer. Puis le jour d'après. Et celui d'après encore.
Et elle retournera voir ses thérapeutes, elle essaiera de mettre des mots sur ce qu'elle ressent, plus précisément, et elle espérera qu'un professionnel aura la solution, aura les bons mots, la bonne thérapies, pour lui faire comprendre qu'elle ne joue pas sa vie à chaque fois qu'elle tente de construire une relation de confiance avec quelqu'un...

" Il y a comme un périmètre de sécurité autour de mon cœur. Personne, absolument personne n'y est admis, ni famille, ni ami, ni amour ; rien que moi, seule avec mes larmes étouffées et mes hurlements nocturnes. "

Lana Del Rey

Comments

[Rebecca G.]

Je comprends. Malheureusement, je ne suis pas psy... et je ne connais pas la solution.
Juste, quand j'ai lu la partie où tu parles de tes craintes sur l'avenir, des "et si..." qui t'empêchent d'avancer, et de ta peur du "ensuite", quelque chose m'est venu à l'esprit... Un truc bête, mais qui pourrait peut-être marcher...
Et si tu essayais de t'interdire de penser à l'"après"??? Je veux dire, si tu te concentre sur le moment présent, sur la journée présente? Comme tu dis si bien: "un pas après l'autre"... Pas besoin de regarder à des kilomètres... Juste avancer chaque pas après l'autre, sans songer à rien d'autre, et voir ensuite le chemin parcouru. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, il faut de l'entrainement, mais ça peut marcher, non?
Vivre au jour le jour. Pas à pas. Refuser les "et si...". Faire ce que l'on a à faire. Cesser de penser que tout peut recommencer, simplement parce que tu n'as plus 18 ans et que tu n'es plus cette jeune fille que tu étais autrefois.
Tu es plus mature, plus réaliste. Donc, tu ne refera pas la même erreur, à savoir te laisser prendre au piège.
Alors tu peux vivre une autre vie, celle de la femme que tu es devenue AUJOURD'HUI.

[Al'Khan]

J'essaie. J'essaie réellement de ne pas penser à ce qui pourrait arriver, de ne pas me faire de film et de vivre le jour présent. Mais j'avoue que j'ai beaucoup de peine... Mais j'essaie. J'essaie fort parce que ce serait tellement plus facile de vivre ainsi...